Moneta 196
Les monnaies féodales bléso-chartraines (919-1315)
Sylvain Michon
Depuis Eugène Cartier qui fonde la Revue numismatique en 1836 jusqu’aux livres les plus récents en passant par les ouvrages classiques de Faustin Poey d’Avant, d'Émile Caron et de René de Ponton d’Amécourt, le monnayage bléso-chartrain ou « à la tête » a toujours, par son apparente complexité, servi de référence et de modèle aux autres monnayages féodaux.
Reclassant les 566 exemplaires conservés dans les collections des Musées de Chartres, du Château de Blois, de la société archéologique de Châteaudun, de la Bibliothèque nationale de France et de la Monnaie de Paris, ainsi que les exemplaires publiés de la collection Diry ou aimablement fourni par les sites internet des grands marchands, Sylvain Michon propose de nouveaux classements à contre-courant de ses illustres devanciers.
Il étudie dans ce volume la signification du type bléso-chartrain, la dégénérescence de la tête (lieu commun de la numismatique), les relations avec le monde des foires de Champagne, la crise monétaire sous Philippe IV le Bel, la fuite des métaux et les conséquences des reconstructions de la Cathédrale de Chartres qui sont à l'origine du renouveau des frappes monétaires.
Les frappes, ordonnées par atelier ou seigneurie, sont classées et datées avec précision dans leur système monétaire : provinois, provinois nouveau, tournois, petit tournois, bourgeois, angevin, esterling, poitevin qui reflètent les évolutions économiques et politiques de cette grande région.
Les incendies de la Cathédrale de Chartres offrent à l'évêque, réel représentant de la suzeraineté des comtes de Champagne, un rôle premier sur les seigneuries vassales ou alliées: les comtés de Blois, de Chartres, de Dreux, du Perche, de Romorantin, de Vendôme, les vicomtés de Brosse, de Châteaudun, les seigneuries de Charenton, de Châteaumeillant, de Huriel, de Saint-Aignan, de Sainte-Sévère, d’Yves, qui produisent les monnaies à la tête « bléso-chartraine » issues du modèle de Saint-Martin de Tours et de Chinon.
Philippe IV le Bel, devenu comte de Champagne, se sert de l’union monétaire qu’imposent les foires internationales de Champagne et provoque sa chute.
Sylvain Michon est conservateur territorial de l’Inventaire et des monuments historiques, chercheur associé à l'UMR 8546 CNRS - École normale Supérieure.
MONETA 196, 200 pages 120 euros ISBN 978-94-91384-64-6
Sylvain Michon
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